• Kendo : la pratique

 


   LA PRATIQUE

La notion fondamentale du kendo est le ki ken tai no itchi (??????) ou Kikentai itchi , autrement dit l'unité entre :

l'esprit ( ki ), qui désigne la détermination dans l'assaut. Le ki se manifeste par le kiai , le cri que pousse le combattant lorsqu'il porte une attaque;
le sabre (ken) , qui représente le coup porté. Celui ci doit être délivré avec la partie valable du shinai ( mono uchi ) correctement orienté (le "tranchant" du shinai devant "couper" la partie touchée) sur une partie valable ( datsu bui ) de l'armure de l'adversaire;
et le corps (tai) qui désigne l'engagement du corps représenté par une frappe du pied avant au sol qui doit être executée dans le même temps que la coupe et le kiai.


Le Kiai

Le kiai est un cri obtenu par une forte expiration ventrale. Il permet de libérer les efforts au moment de l'assaut. S'il ne porte pas ce nom, on en voit souvent la manifestation chez les joueurs de tennis lors de la frappe de la balle ou chez les haltérophiles lors de l'arrachement des poids. En kendo on enseigne aux débutants à crier le nom de la partie visée par la frappe (kote, men, do) pour développer le kiai. Au fil de la progression, le cri sera remplacé par un kiai plus personnel.

Les kata sont une exception. Dans ces derniers, les coups ne sont pas systématiquement accompagnés d'un kiai, mais le dernier coup est traditionnellement accompagné de « Ya ! » (uchidachi) et de « To ! » (shidachi) .

Les Gardes

Les combattants se font face en tenant le shinai à deux mains (la main droite près de la garde et la main gauche à l'extrémité de la poignée) pointe vers la gorge de l'adversaire. Cette garde fondamentale (appelée chudan no kamae ) permet de frapper en avançant d'un seul pas (issoku itto).

Il existe également d'autres gardes dont une garde haute dans laquelle le pratiquant tient son shinai au dessus de sa tête (jodan no kamae).

Pour la pratique à 2 sabres (nito) le combattant tient un shinai dans chaque main : un long et un court.

 


   L'EQUIPEMENT

Les armes

Le katana est le sabre qu'utilisaient les samouraïs. Aujourd'hui, leur fabrication est réglementée par le gouvernement japonais en termes de qualité et de quantité. Ceux-ci ne sont aujourd'hui utilisés que pour le iaidô. Pour les kata de kendo on utilise parfois, lors des démonstrations, des sabres équipés des lames factices non tranchantes appelés habiki .
Le shinai /shinaï est un sabre composé de quatre lattes de bambous attachées entre elles. Le shinai représente le katana et à ce titre est sensé posséder un tranchant, la partie opposée au fil (tsuru) qui maintient l'assemblage du shinai. Les coups valables doivent être portés avec ce tranchant correctement orienté. La longueur et le poids du shinai varient avec la catégorie (homme/femme, enfant/adolescent/adulte) du pratiquant. Dans la pratique à 2 sabres (nito) le combattant utilise 2 shinai de longueur différente. Il existe également des shinais en matériaux composites (fibre de carbone). Plus résistants, ils nécessitent moins d'entretien que les shinais en bambous. Le shinai doit être, dans un souci de prévention des accidents, correctement entretenu. Pour cela il doit être inspecté avant chaque utilisation et si besoin est, démonté afin de poncer ou de changer une lame abimée.
Le bokuto ou bokken est une version en bois du katana. D'aspect, il est plus proche de ce dernier que le shinai. Il était autrefois utilisé pour l'entraînement, mais il a aujourd'hui été remplacé par le shinai. Le bokuto reste toutefois employé pour l'exécution des kata.

L'armure

Le bogu est l' armure protégeant principalement les parties du corps visées et limitant ainsi, tout comme le shinai, les risques de blessures lors de l'entraînement ou des combats. Il se compose des éléments suivants :

Men : masque pourvu d'une grille métallique couvrant le visage et la tête, les épaules et la gorge.
Kote : gants protégeant les poignets et une partie des avant-bras.
Do : plastron protégeant le ventre au niveau des côtes et qui remonte jusqu'à la poitrine.
Tare : protection couvrant le bas-ventre et le haut des cuisses.

Les parties souples de l'armure sont faites de tissus de coton rembourrés et surpiqués renforcées par des pièces de cuir (le plus souvent de daim), le tout teinté indigo.

La grille du men (mengane) est réalisée en métal (aluminium, titane).

Le do est fait en fibre de verre ou, pour les meilleurs bogu, en lattes de bambou, recouvertes de cuir voire de peau de raie (galuchat). Il est également laqué.

Les vêtements

Les vêtements traditionnels sont le hakama (pantalon jupe) et le keiko-gi (veste). En coton (mais aussi en matières synthétiques) ceux-ci sont généralement de couleur indigo. Les extraits végétaux utilisés pour la teinture ont des propriétés styptiques. Des tenues de couleur blanche sont utilisées pour des raisons économiques (enfants) mais aussi pour symboliser la pureté de l'esprit (cette tenue est le plus souvent portée par certains maîtres, des femmes, des pratiquants du dojo de la police impériale etc.).

En kendo, le grade du pratiquant n'apparaît pas sur ses vêtements. En revanche le nom du pratiquant, ainsi que son dojo ou club d'appartenance, sa ville ou région ou pays sont inscrits sur le Zekken qui se porte sur le tare. Cette identification est retirée lors des passages de grades.

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